Christophe Petra

Christophe Petra

Christophe Petra Wäissen - Luxembourg

Biographie

Petra: un Bocuse provençal au Luxembourg

On le connut sur son bord de route, au Lavandou, côté Aiguebelle. Il avait repris Patin Couffin, l’avait rebaptisé le Sud, avait conquis, vite, l’étoile, était devenu espoir pour une 2e. Puis s’était fait oublier… Voilà qu’on le retrouve au cœur de la forteresse historique de Luxembourg, dans le faubourg de Clausen, près du lieu de naissance de Robert Schuman et des rives de l’Alzette et la Pétrusse. Ce fut jadis la brasserie Mousel. Celle-ci, concentration des marques des marques de bière aidant, est désormais fabriquée à Diekirch. Mais son patrimoine immobilier est devenu lieu de fête branchée. Christophe Petra y joue, lui, le rôle de maestro gourmand.

S’il a perdu 40 kg après un régime sévère, ce colosse provençal à haute stature demeure le petit Bocuse de sa région. Il accueille avec le sourire, parle avec faconde, évoquant, avec les mains, ce qui se trame dans sa cuisine ouverte pour un parterre choisi, au 4e étage d’une tour de brassage revue en table empierrée et colorée.

Un service français, majoritairement lorrain, supplée le chef avec ardeur, vantant les délices marins et terriens qui évoque une Provence vagabonde. Les croustidos aux truffes, huile d’olive et fleur de sel, le cappuccino de pétoncles avec cèpes et truffes, la salade tiède de homard en rémoulade avec huile de curry et balsamique réduit, comme la saint jacques avec sa poêlée de pois gourmands aux graines de sésame, gingembre, cébette et sauce soja, qui possède un air exotique un brin thaï, font des propositions exquises.

L’unique marché du jour, tarifé 69 € avec son abondance de hors- d’œuvres en portions mesurées, ses plats au choix (pigeon en croûte désossé, farci au chou, foie gras et truffe, plus purée truffée, ou souris d’agneau braisée avec légumes confits en ratatouille), descend à 59 € le midi, avec un plat de moins. Mais ce serait une faute de louper le risotto de saint-pierre avec sa vinaigrette à l’huile de basilic, ses oignons, olives et dentelles de parmesan.

On passe sur le chariot de fromages, les chèvres provençaux, le brie truffé, comme sur l’avalanche de petits desserts, comme chez maître Paul à Collonges, chez qui Christophe apprit l’art de recevoir. Cet élève de Vergé, Outhier, Maximin, Tarridec, Raimbault, Chibois, tous en Provence, pourrait être le fils spirituel de Bruno à Lorgues dont il possède la faconde et le faire-savoir. Tel quel, donnant du soleil au Grand Duché, il se révèle marchand de bonheur.

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